J. Tadié, “Fires, Urban Environments, and Politics in Contemporary Jakarta”, in G.Bankoff, U. Lübken, J.Sand (ed.), Flammable Cities. Urban Conflagration and the Making of the Modern World, Madison, Univ. of Wisconsin Press, p.372-389.
Les incendies sont une des catastrophes les plus communes à Jakarta. Il s’en déclare en moyenne trois par jour depuis les années 1980, mais c’est dans les quartiers les plus pauvres et les plus denses qu’ils prennent la plus grande ampleur, délogeant en moyenne 20 000 habitants par an. Par la déstructuration qu’ils provoquent, ces événements violents transforment les tissus urbain et social en présence. Ils permettent de mesurer l’ampleur des formes de contrôle sur les territoires urbains et des organisations communautaires face au désastre à travers le temps. Ils montrent également comment des formes de contrôle informelles façonnent des territoires urbains. Ce sont des phénomènes complexes, dont les causes peuvent aller du simple accident à l’acte criminel, et impliquent donc différents types d’acteurs et de pratiques (formels, informels voire occultes). En mettant l’accent sur les incendies qui ont eu lieu durant la période de transformation majeure de la ville – depuis les années 1970 – cet article pose ainsi la question des liens entre l’évolution de l’environnement urbain et des moyens politiques de gouverner une métropole.