Palerme

Thèmes

A Palerme, le programme étudie les chineurs actifs dans la ville. Spécialisés dans le ramassage de matériaux recyclables (notamment le métal et le carton), ils assurent un service informel de tri et de valorisation des déchets efficace, alors même que la municipalité échoue depuis une décennie à mettre en place un service public de tri sélectif (le taux de tri sélectif rapporté à la production totale de déchets est inférieure à 10%) via l’entreprise chargée de la gestion des déchets (AMIA S.p.A.) au sein l’agglomération.

 

Hypothèses de travail

N°1 : les politiques de tri sélectif reposent sur la mise en œuvre d’un système unique valable pour l’ensemble d’un territoire, sans tenir compte des spécificités (micro-)locales liées à la morphologie urbaine (les quartiers du centre historique sont constituées de rues étroites qui ne permettent pas le passage d’engins lourds et encombrants) et à l’architecture des bâtiments (certains ne disposent pas de parties communes susceptibles d’accueillir les conteneurs pour les différents déchets). Dans quelle mesure une politique de tri sélectif, pour qu’elle soit efficace ne doit-elle pas être différenciée pour être adaptée aux géographies locales ?

N°2 : comment s’exprime la situation de concurrence qui oppose d’un côté les chineurs et de l’autre l’entreprise chargée de la gestion des déchets au sein de l’agglomération palermitaine dans la mesure ces deux acteurs sont simultanément présents dans le territoire ?

N°3 : la municipalité se refuse à légaliser cette activité et à faire des chineurs des partenaires institutionnels. Les chineurs ont tenté à plusieurs reprises de fonder une coopérative pour travailler avec et pour la municipalité sans succès. Faut-il voir dans cette contradiction le souhait de ne pas mettre fin à une activité qui joue le rôle d’amortisseur social pour des familles pauvres sinon modestes, et par là maintenir des équilibres sociaux précaires dans un contexte socio-économique qui s’est tendu avec le déclenchement de la crise financière en 2007 ? Ou bien faut-il lire dans cette contradiction l’incapacité des pouvoirs publics à démanteler ce secteur d’activité ? Cette contradiction existe-t-elle ? Ne faut-il pas voir dans cette situation un mode à part entière et avec toutes ses spécificités de gestion de l’urbain, sans chercher à le qualifier ?

N°4 : la présence des chineurs est attestée dans la ville de Palerme depuis des décennies sans qu’il soit possible de la dater avec précision. Comment devient-on chineur ? Comment fonctionne et s’organise ce secteur d’activité ? Peut-on parler de corporation ? Comment le tri informel s’intègre-t-il dans la filière de gestion des déchets ? Qui sont leurs interlocuteurs ?