Gênes
Thèmes
Dans le cadre des enquêtes menées à Gênes, il s’agit d’appréhender les mécanismes de contrôle territorial et leur légitimité, en articulant mécanismes légaux manifestant le pouvoir public et mécanismes informels, en montrant leurs croisements. Ainsi au-delà des négociations entre échelons publics apparaissent divers autres foyers du pouvoir, davantage territorialisés, relevant d’organisations plus ou moins établies d’habitants ou de groupes d’habitants, sur des bases affinitaires, qu’elles soient géographiques, politiques, professionnelles, ou simplement basées sur les relations de voisinage. Or ces divers groupes ne se montent pas simplement comme groupes de pression face aux acteurs publics, ils mettent en acte des modes d’appropriation du territoire, en redéfinissant les normes d’occupation et d’usage, jusqu’à la transformation des espaces matériels (pose de barrières ou de bancs, occupations périodiques de l’espace). L’étude de plusieurs de ces regroupements permet de faire émerger des configurations différentes du rapport au pouvoir, des négociations informelles légitimées a posteriori aux activités illégales qui subsistent dans une opposition aux forces de l’ordre, et doivent mettre en œuvre des stratégies de maintien sur place.
Deux territoires sont choisis comme cible. Tout d’abord les enquêtes ont pour cible le centre historique de Gênes, en cours de réappropriation par des couches supérieures et des usages touristiques, avec toutefois des formes de résistance et de maintien de contrôles territoriaux pour des activités illégales (drogue) ou jugées indésirables (prostitution). Quatre espaces y sont étudiés plus spécifiquement : le Ghetto, le quartier de la Maddalena, le quartier de Pré et la zone touristique du waterfront. Un deuxième quartier sert de support aux enquêtes : celui de Sampierdarena, dans la partie ouest de Gênes, espace en reconversion industrielle et portuaire, lieu d’implantation privilégié des migrants d’Amérique Latine.